Nous avons vu finir sept ans à peine Depuis le jour où pour tromper la haine Du tyran meurtrier de mon auguste époux, J'ai dû fuir, avec vous, de Tyr à la rive Africaine. Et déjà nous voyons Carthage s'élever, Ses campagnes feurir, sa flotte s'achever, Déjà des bord lointains où s'éveille l'aurore, Vous rapportez, la boureurs de la mer, Le blé, le vin, et la laine et le fer, Et les produits des arts qui nous manquent encore.
Chers Tyriens, tant de nobles travaux Ont enivré mon coeur d'un orgueil légitime! Mais ne vous lassez pas, suivez la voix sublime Du dieu qui vous appelle à des efforts nouveaux! Donnez encore un exemple à la terre; Grands dans la paix, devenez, dans la guerre, Un peuple de héros! La farouché Larbas veut m'imposer la chaîne D'un hymen odieux! Son insolence est vaine; Le soin de ma défense est à vous, comme aux dieux!
Chers Tyriens, tant de nobles travaux Ont enivré mon coeur d'un orgueil légitime! Soyex heureux et fiers! Suivez la voix sublime Du dieu qui vous appelle à des efforts nouveaux!