Ah! Je vais mourir... Dans ma douleur immense submergée... Et mourir non vengée! Mourons, pourtant! Oui, puisse-t-il frémir A la lucur lointaine de la flamme de mon bûcher. S'il reste dans son âme quelque chose d'humain, Peut-être il pleurera sur mon affreux destin! Lui, me pleurer! Enée! Enée! Oh! mon âme te suit, A son amour enchaînée, Esclave elle l'emporte en l'eternelle nuit. Vénus, rends-moi ton fils! Inutile prière D'un coeur qui se déchire... A la mort tout entrière, Diodon n'attend plus rien que de la mort.
Adieu fière cité, qu'un généreux effort Si promptement éleva florissante! Ma tendre soeur qui me suivis, errante; Adieu, mon peuple, adieu! Adieu, rivage vénéré, Toi qui jadis m'accueillis suppliante; Adieu, beau ciel d'Afrique, astres que j'admirais Aux nuits d'ivresse et d'extase infinie; Je ne vous verrai plus, ma carrière est finie.