Dans la cité lointaine, Au bleu pays d'espoir, Je sais, loin de la peine, Un joyeux reposoir, Qui, pour fêter ma reine, Se fleurit chaque soir.
Les fleurs du beau Domaine S'avivent chaque soir; Mais l'insensible reine Dédaigne leur espoir; Quand viendras-tu, dis-moi, la belle, Au reposoir d'ivresse éternelle? L'Aube t'appelle et te sourit, voici le jour!.. Veux-tu que je te mène en ce riant séjour, A l'amour!
Jadis tu me contais un magique voyage: ``Tous deux, me disais-tu, dès notre mariage, Libres, nous partirons au Pays adoré, Loin de ce monde où nous avons pleuré.'' Voici le jour sacré de tenir ta promesse: Et l'heure du départ, l'heure d'allégresse, L'heure sonne et carillonne et chante à ton coeur les désirs de mon coeur!.. Quand partons-nous, dis-moi, la belle, Pour le pays d'ivresse éternelle?