"La Traviata" de Verdi;
Violetta Valéry: Eva Mei;
Alfredo Germont: Piotr Beczala;
Giorgio Germont : Thomas Hampson;
2005 Zurich Opera.
The thing in the midle of the screen disappear after 1 min.
"Adapté de "La Dame aux camélias", le roman d'Alexandre Dumas-fils, "La Traviata" est le premier drame lyrique à proclamer aussi crument la défaite des femmes à l'opéra. Sacrifiée par le père (Giorgio Germont), humiliée publiquement par le fils (Alfredo), Violetta Valéry (Marguerite Gautier en littérature) parcourt un épuisant chemin de croix social. De fête en fête (chez elle d'abord, puis chez son amie Flora à la fin du deuxième acte, enfin pendant le Carnaval sous les fenêtres de la mourante à Paris), le courtisane s'étourdit d'un bonheur factice, avant de s'échouer dans la solitude et la maladie. Sur une musique exsangue et un chant séraphique, le dernier tableau célèbre une "mort et transfiguration", d'un pathétique intense. L'élégance mélodique, le raffinement orchestral de la musique de Verdi contraste avec l'allégresse tonitruante du "Trouvère", crée quelques semaines plus tôt, au début de 1853, année faste des quarante ans d'un compositeur d'une vitalité prodigieuse. Cette "dévoyée" (traviata, en italien) s'est frayée un légitime chemin vers le panthéon des chefs-d'œuvre absolus." Gilles Macassar